Depuis l’arrivée du général Mamadi Doumbouya au pouvoir, plusieurs jeunes leaders de l’Axe Hamdallaye-Kagbelen sont contraints de quitter le pays ou réduits au silence.
Alors que des jeunes continuent de se mobiliser chaque mercredi pour exiger la libération de leur camarade incarcéré à la gendarmerie de Matoto, suite à une manifestation organisée par l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), parti dirigé par Cellou Dalein Diallo, des agents des forces de défense et de sécurité patrouillent dans les quartiers à la recherche de meneurs.
Interpellé sur une descente nocturne des forces de l’ordre à Hamdallaye, notre rédacteur s’est rendu sur les lieux ce dimanche 5 novembre 2023. Sur place, il constate une famille apeurée et des jeunes qui désertent les localités.
Retranché dans une concession, un jeune nommé Boubacar raconte la scène avant de s’éclipser :
« Comme vous le savez, nous nous réunissons depuis plusieurs semaines pour exiger la libération de notre ami Mamadou Marah, emprisonné à Matoto. La dernière fois, nous avons eu des échanges houleux avec les agents postés devant. Ils nous ont menacés de tous nous arrêter. Mais ce jour-là, nous avons pris ces menaces à la légère. Cela fait deux jours que nous remarquons de nouveaux visages dans notre quartier. Apparemment, ils avaient déjà ciblé nos domiciles. Ils ont sûrement cherché à corrompre des jeunes du quartier pour nous localiser. Vous voyez cette concession où ils sont entrés hier ? C’est celle de l’un de nos leaders, Elhadj Mamadou Koubi Diallo. Ils ont voulu l’arrêter, mais apparemment, ils n’ont pas réussi. Je ne sais même pas où il se trouve. Ils veulent tous nous arrêter, nous emprisonner, nous torturer, voire nous tuer. Même moi, je vais fuir. »
La Rédaction