Avant de remporter haut la main la présidence du pays devant Edgar Lungu, le 16 août, Hakainde Hichilema avait été candidat malheureux à cinq reprises. Mais cette fois, alors que le pays est confronté à de graves difficultés économiques, l’homme d’affaires a été plébiscité par la jeunesse.

Une conjoncture économique désastreuse, une jeunesse mobilisée et surtout un brin de pugnacité. C’est dans ces circonstances qu’Hakainde Hichilema, 59 ans, a enfin vu les rues de Lusaka se draper de rouge, la couleur de son parti, l’UPND.

Après six campagnes électorales passées comme principal candidat d’opposition, et cinq défaites, la commission électorale zambienne l’a finalement déclaré vainqueur, le 16 août, avec 2,8 millions de voix contre 1,8 million pour le président sortant. C’est “la victoire la plus nette depuis un quart de siècle”, commente le site d’information zambien Lusaka Times.

Le spectre de l’économie à la déroute

Hakainde Hichilema, que l’on surnomme “HH”, affrontait le président sortant Edgar Lungu pour la troisième fois consécutive. Et, s’il avait jusque-là enchaîné les échecs, les indicateurs économiques passés au rouge sous la présidence d’Edgar Lungu (en poste depuis 2015) auguraient un scrutin différent des précédents.

Hakainde Hichilema, économiste de formation devenu homme d’affaires, s’est présenté comme l’homme de la situation pour redresser une conjoncture économique désastreuse. Un an plus tôt, la nation riche en cuivre, autrefois l’une des plus dynamiques d’Afrique, est devenue la première du continent à faire défaut sur sa dette depuis le début de la pandémie.

C’est sur la préoccupation économique des Zambiens que l’homme a fait campagne, espérant mobiliser le vote jeune. Pari réussi, confirme le journal kényan The Nation : les jeunes “se sont déplacés par milliers pour voter”, faisant grimper le taux de participation à 70 %, contre 56 % en 2016.

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