« L’aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara concomitamment à celle de la garde présidentielle, de cette qualité ressort de son procès verbal d’interrogatoire devant les magistrats instructeurs en date de 2017, où il déclare. J’ai été nommé aide de camp de la garde présidentielle. À ce titre, il a confirmé à la barre qu’il commandait 32 hommes relevant de la garde rapprochée du capitaine Moussa Dadis Camara et 12 autres de sa propre garde. Le commandant Mohamed Condé dit Escobar, témoin a déposé en ces termes: j’étais le commandant du salon, le 28 septembre 2009. Le commandant Toumba m’a ordonné de ne pas laissé le capitaine Dadis sortir au risque d’avoir à faire à lui. Quand le capitaine Dadis a forcé pour sortir, j’ai retiré la clé du contacteur de la voiture pour l’en empêcher. Il m’a giflé.
10 ans d’emprisonnement est condamnation que le président du tribunal criminel de la première instance de Dixinn, Ibrahima Sory II Tounkara a infligé ai prévenu dans l’affaire des évènements du massacre 28 septembre de Dixinn en 2009.
Ce mercredi, 31 juillet 2024, dans le rendu de son verdict, le juge est revenu sur certains faits, visiblement qui accable l’ex aide de camp du chef de la junte, le commandant Aboubacar Diakité alias Toumba.
Aussi lors de son interrogatoire à la barre, le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba, en narrant les péripéties de la prise du pouvoir en 2009 a affirmé que, c’est lui a désigné Beugré commandant du camp Koundara. Pour preuve, lors des évènements du décembre 2009, alors qu’il libérait les éléments de Beugré retenus au Pm 3 à l’époque. Il s’est adressé à ce dernier en ces termes: Beugré tu t’ais référé à qui? Celà prouve qu’en plus des 12 éléments de son salon et les 32 hommes du salon présidentiel, le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba exerçait un commandement direct et de fait sur celui qu’il a désigné au camp dénommé Koundara.
Aussi dans le même registre, le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba jouissait en plus de sa proximité du chef de l’Etat d’une forte influence qui se justifiait par ses pratiques occultes et sa connaissance des armes martiaux.
Au cours des débats en dépit de nombreuses questions sur les motifs de sa présence au stade, le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba n’a pas emporté d’éléments suffisants pour emporter la conviction du tribunal dans la mesure où, il ressort clairement de son procès verbal d’enquête préliminaire dressé par la section de recherche de la gendarmerie de Dakar, ce qui suit: aux environs de 14h, le commandant du salon m’a confirmé que le président était toujours au bureau.
Ces propos consignés dans le procès verbal sus référencés ont été confirmés par le témoin Mohamed Condé dit Escobar au cours de sa déposition à l’audience publique.
De sa qualité de supérieur hiérarchique, il est établi à travers les déclarations de Alpha Amadou Baldé devant la commission d’enquête internationale que le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba est parti au stade du 28 septembre avec 8 de ses éléments sans énumérer leurs noms.
D’ailleurs en ce rattachant à l’esprit de l’article 28 du Statut de Rome, sus visé, il n’est pas nécessaire qu’un supérieur hiérarchique connaisse l’identité exacte de ses subordonnés pour être tenu responsable de leur crime. Cela permet de dire que Aboubacar Diakité dit Toumba était au stade avec des hommes, dont il est abstenu de révéler les identités et n’a pu exercer aucun contrôle sur leurs agissements. Il faut préciser que les éléments du camp Koundara étant placé sous la garde présidentielle. Donc Aboubacar Diakité dit Toumba ont participé à perpétration de crimes commis au stade. Il ressort d’ailleurs du procès verbal de déposition du témoin du capitaine Sory Condé en date du 17 septembre 2014, que le surnommé Beugré, leur commandant était bien présent au stade. Cette déclaration corrobore avec d’autres personnes présentes sur les lieux notamment Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Louceny Fall qui ont soutenu que des tirs ont commencé avec l’arrivée du commandant Aboubacar Diakité dit Toumba à la tête d’une cohorte de béret rouge armée, qui tiraient et bâillonnaient la population civile. Causant ainsi des cas de morts de blessés graves, de viols, de coups de blessures volontaires.
Aux débats, il a été produit une interview sur les ondes de Rfi (Radio France internationale) dans laquelle le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba a déclaré clairement ce qui suit: Je demande au général Sékouba Konaté de me gracier par rapport aux événements du 28 septembre, parce que ce jour là. On s’est rendu au stade du 28 septembre et que même eux, ils le savent, c’était sur ordre du président de la République. Moi je ne me reproche de rien, parce que l’armée, nous sommes sous ordre. Je ne peux en aucun cas, me permettre de prendre tout un groupe de militaires comme ça et aller agir. L’armée, c’est la hiérarchie et la hiérarchie, ce sont des ordres.
Cette pièce, nous permet de conclure que le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba s’est rendu avec ses éléments au stade du 28 septembre. En l’état, il convient dès lors, de le déclarer coupable de crimes contre l’humanité du fait de sa responsabilité du chef militaire », a déclaré le juge du TPI criminel de Dixinn, Ibrahima Sory II Tounkara.
Propos transcrit par Dassassa pour Billetdujour.com.