L’utilisation des sachets plastiques continue d’asphyxier l’environnement en Guinée. Une situation provoquée surtout par les sociétés minérales des eaux en plein essor à Conakry et à l’intérieur du pays.
Pour préserver leur environnement, certains pays africains ont mis fin à la fabrication et l’utilisation des sacs plastiques. Mais en Guinée, de telle démarche n’est pas à l’ordre du jour. Alors que ces sachets continuent d’encombrer les marchés et autres espaces du pays.
La floraison des sociétés d’eaux minérales a accentué l’utilisation des sachets plastiques. À défaut de poubelles, les citoyens jettent sans aucune précaution ces sachets d’eau partout. « Ce qui est dommage, c’est le comportement de certaines personnes qui après avoir bu de l’eau dans ces sachets, les jettent à terre. C’est ce comportement doit être changé. En dépit de l’installation des poubelles dans certains endroits le long des routes, le mal persiste », estime Aliou Bah, commerçant à Madina.
Sous les tables des vendeurs ou même dans les eaux stagnantes, passants et vendeurs jettent ces sachets d’eau qui ont des conséquences sur l’environnement. Dans les marchés, les jeunes enfants s’appliquent à la recherche de ces sachets plastiques afin de les revendre aux sociétés pour être recyclés. « Très tôt le matin, on vient ici pour ramasser le premier lot. Et vers 15 heures, on revient pour une seconde fois pour le même travail. Parce qu’il y’a beaucoup de sachets d’eau jetés dans la nature. Ensuite, on les emballe dans un sac pour les revendre à 10 000 francs guinéens par sac aux femmes qui sont basées à Matoto », a expliqué Saliou Cissé, âgé de 14 ans.
Pour Amirou Diallo, directeur général adjoint du Centre d’Etudes et de Recherche en Environnement (CERE) de l’Université de Conakry, les sachets plastiques ne sont pas biodégradables et représentent un danger pour l’environnement. « Ces sachets envahissent l’environnement partout et sont transportés par le vent sur de longues distances. Dans les sites de dépôts, ils forment des montagnes d’ordures indésirables dont le seul moyen d’élimination est l’incinération. La fumée qui se dégage dans l’atmosphère renferme des éléments toxiques comme le monoxyde de carbone. Ce traitement primitif des sachets peut générer, à l’avenir, des problèmes de santé », a fait remarquer.
Si certains environnementalistes optent pour la mise en place d’un système efficace de réutilisation de ces sachets pour atténuer leur effet sur l’environnement, d’autres par contre, pensent qu’il est temps de les remplacer par des sachets biodégradables ou recyclables. Pour cela, M. Diallo interpelle l’autorité guinéenne ainsi que les acteurs concernés afin de prendre des dispositions pour éviter la pollution de l’environnement à travers ces sachets de plastiques. « L’envahissement de nos centres urbains par les plastics interpelle toute la population guinéenne. L’autorité doit prendre des dispositions utiles pour limiter l’usage de ces derniers. Les populations locales doivent aussi comprendre que ces sachets créent un environnement désagréable, dégoutant et même révoltant aux yeux de nos illustres hôtes. Il incombe à tous, d’éviter au grand maximum, l’usage de sachets pour limiter la pollution physique qu’ils provoquent avec tout le désagrément qu’ils suscitent », a-t-il-déclaré.
Amirou Diallo pour Billetdujour.com