Préparant aujourd’hui son master 2, Mamadou Hawa Diallo, étudiante en économie en France, ambitionne de retourner servir la Guinée tout en l’aidant à profiter de la quatrième révolution industrielle à travers le numérique.

Originaire de Labé, sous préfecture de Kalan, Mamadou Hawa Diallo est une étudiante guinéenne vivant en France. Elle a fait tout son cursus scolaire en Guinée, se présentant en candidature libre aux différents examens nationaux avant d’être diplômée de licence en économie finance.

Major de sa promotion, elle a effectué un stage de trois mois au ministère des Mines et de la géologie par le biais de Kerfalla Yansané, ministre à l’époque. Elle a eu droit à un autre stage de huit mois à la Société générale avant de s’envoler pour le Sénégal où elle obtient une bourse pour continuer ses études de master 1 en audit et contrôle de gestion à l’Institut de management de Dakar.

Quelques mois après, muni d’un visa pour continuer ses études en France, elle commence des études en économie du développement spécialité analyse politique et économique à l’école d’économie de Clermont Ferrand où elle obtient une licence. Des études en économie industrielle et des réseaux parcours économie numérique à l’université de Montpellier, c’est ce qu’elle suit actuellement au compte de son master 2.

Parallèlement à ses études, elle s’occupe de son ONG (Africa youth leaders) et participe aux forums et sommets des jeunes leaders partout dans le monde. « L’année 2020 étant spéciale, la plupart des conférences se font en ligne sinon je me déplace d’habitude et à côté, je suis aussi jeune ambassadrice de l’Unicef dans l’Occitanie », nous apprend la jeune demoiselle.

Sur les réseaux sociaux, la jeune étudiante consacre son temps libre sur des sujets d’actualités, de débats instructifs,…« Avec les réseaux sociaux, je publie et j’interviens à chaque fois que j’ai le temps. Par exemple sur facebook, j’interviens sur ma page « africa youth leaders – hawleader » et mon groupe « jeunes leaders Nord sud » , je fais quelques directs avec des invités sur des sujets d’actualités , je publie des offres de stages et d’emplois , des informations sur des forums et des conférences. A travers Instagram , je publie des photos sur mes différents voyages que ce soit pour des conférences ou juste pour la découverte. Sur Linkedln , je partage des offres d’emplois et de stages et je partage mes attestations et diplômes », relate-t-elle.

Passionnée d’écriture, elle rédige actuellement une œuvre : « La transformation numérique du continent africain ». Prendre part récemment à la conférence économique africaine lui a permis d’apprendre le fonctionnement de certaines institutions africaines ou le mode de collecte de certaines données qui permettent de calculer les agrégats macroéconomiques , et l’existence de beaucoup de startups innovantes que des jeunes africains ont mis en place.

Selon elle, tout est réuni pour avoir une très bonne formation en Occident et le plus important est de trouver l’équilibre entre les études, le job étudiant et la vie sociale. « C’est difficile mais à chaque fois qu’on est au bout de nos efforts, on se rappelle de ce qui nous a poussé à voyager, de la situation de notre pays et de la famille et puis, cela nous fait redoubler d’effort », précise Mamadou Hawa Diallo.

Vivre loin de ses parents est pour elle une épreuve qu’elle surmonte tant bien que mal. Cela est encore devenu plus difficile après la perte de sa maman le 11 mai 2020. « J’étais en confinement et je ne pouvais pas rentrer au pays pour saluer la famille. Je souffrais déjà de son absence depuis des années mais alors là, la douleur était insupportable. Avec le soutien de mes amis qui sont ici, de ma famille au pays et de mes proches qui sont partout dans le monde, j’ai pu finalement trouver la paix », rassure la jeune économiste.

Ayant plusieurs modèles de réussite comme Maître Abdoulaye Wade, ex président du Sénégal, Hillary Clinton, Mohamed Efas Sylla et Christine Lagarde, première femme à être directrice du fond monétaire internationale et première femme présidente de la banque centrale européenne, Mamadou Hawa ambitionne de servir son pays après ses études. Selon elle, l’instabilité du pays ne doit rien empêcher.
« La Guinée, c’est notre bien commun. Un bien qui a besoin de nous pour briller… L’avenir se trouve dans l’économie numérique. Aujourd’hui, nos États peuvent réduire l’écart qu’il y a entre les pays développés et ceux en développement en profitant de cette quatrième révolution industrielle, en profitant du numérique car la transformation numérique peut changer la donne dans notre continent alors le choix de mon parcours universitaire est orienté par la ferme volonté de rentrer et servir mon pays », a déclaré l’étudiante.

Être la génération qui va semer les graines de l’unité nationale et oser entreprendre, voici ce qu’elle conseille aux jeunes guinéens. « A la jeunesse guinéenne, la paix et la stabilité sont les ingrédients qui manquent à notre pays… Parmi les conditions essentielles au développement, la concertation, le partenariat, la participation, la démocratie, l’éducation sont des facteurs qu’il nous faut suivre de près. A côté de cela, il faut oser entreprendre. Si vous voyez des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazone et Microsoft) qui font le nécessaire pour conquérir le continent africain c’est que l’Afrique est l’avenir. Oser prendre le risque, se créer des réseaux pour financer son projet qui peut être dans la Fintech, l’agritech etc. c’est cela être jeune et profiter de sa jeunesse. L’avenir c’est l’Afrique, l’avenir c’est la Guinée. Alors levons nous main dans la main pour construire notre avenir et celui de la prochaine génération », a conseillé l’étudiante en Master 2.

Source: School224.com