
La mèche a été vendue ou tout au moins l’information a été donnée par les avocats des 71 personnes interpellées suite au conflit qui s’était déroulé en début d’année dans la région de la Guinée Forestière précisément dans la préfecture de Lola.

Une situation qui a amené le Comité de crise sur l’arrivée des zébus dans la localité de Lainé à tenir une conférence de presse le lundi 11 mars 2024 à la maison de la presse à Conakry.
Pour rappel, ce conflit entre éleveurs étrangers et les agriculteurs de cette partie de la Guinée n’est pas un fait nouveau.
Sur le terrain, notamment dans le village de Lainé, préfecture de Lola. Des bouviers venant des Républiques du Mali, de la Côte d’Ivoire, voire de la République du Niger règnent en maître absolue.
Dans la préfecture de Lola par exemple sur 10 sous-préfetures 7 sont envahis par les bouviers et leurs zébus. »Pourtant un flou règne au niveau des autorités locales. Aucun document signé par le gouverneur, ni du préfet, à plus forte raison le sous-préfet pour l’installation de ces bouviers et leurs animaux. Toujours est-il un étranger ne peut pas quitter son pays et installer dans un autre sans papier », a fait remarquer l’avocat au barreau de Guinée, Me Michel Sonomou.
Maurice Soumaoro, président des sages des ressortissants de Lainé à Conakry a pour sa part expliqué ceci: « À deux kilomètres de Lainé, il y a un village, les bouviers sont venus s’installer-là. Ils ont érigé un campement. La plupart des cultivateurs ont des champs de l’autre côté du village de leur campement. Si 18h les trouve dans le champ, ils sont obligés d’y passer la nuit. Par contre eux, ils font des va et vient, jour et nuit dans nos villages. Mais dans leur campement, personne n’ose y mettre pied. Des étrangers, nous interdisent de circuler dans notre propre pays. Mais où on va? », a fait savoir Maurice Soumaoro.
À en croire, Me Michel Sonomou, la localité était le grenier de la Forêt, mais qu’actuellement les populations ne cultivent plus: « Des hectares de champs sont dévastés par les zébus. Des plantations de bananerais, de maniocs, de tarots, de la culture vivrière tout est ravagés », a précisé l’avocat.
Selon Me Daniel Haba en dépit de tout, silence radio chez les représentants de l’État en Forêt: « Lorsqu’on ôte la vie d’un Guinéen , aucune décision n’est prise par les autorités compétentes. On se demande est-ce que nous sommes aussi des humains? On se pose la question est-ce que Lainé fait parti de la Guinée? Parce que si L’ainé fait parti de la Guinée, les habitants de cette région doivent avoir les mêmes droits que tous les autres habitants de ce pays. Mais nous sommes surpris de constater qu’à ce jour, il y a 71 personnes composées de personnes agées et de mineurs qui croupissent dans les prisons: 33 prisonniers à Conakry, 27 à Kindia, 11 à N’Zérékoré sans aucune procédure. Ils ont été cueillis à Lainé et les embarqués sans aucune procédure. Dans un pays où on nous dit que la justice doit servir de boussole. Il faut passer là-bas pour comprendre le désarroi qu’à la population de cette partie de la Guinée », a souligné Me Daniel Haba.
Les avocats sont allés jusqu’à attirer l’attention des autorités du pays sur certains faits: « sur cette question de terrorisme, nous devrons être prudents. Certains citoyens ont remarqué des comportements suspects de certains bouviers maliens. On ne dit pas formellement que ces individus sont des terroristes. Mais des comportements suspects ont été constatés par des citoyens, ils ont des armées de tout genre… », a déclaré Me Michel Sonomou.
Ces déclarations doivent être prises au sérieux. Dans la mesure où les pays qui ont du mal à contrôler certaines localités de leur territoire par le fait du djhadisme, ont été confrontés au début par ces genres de comportements.
Tonhon Katom pour Billetdujour.com