Ce jeudi, des membres du Collectif des avocats des opposants arrêtés contre le troisième mandat était face aux acteurs de médias. Des actes posés par certains magistrats étaient au centre des débats.

Pour la circonstance, l’ancien bâtonnier du Barreau de Guinée, Me Mohamed Traoré a fait savoir que les magistrats du parquet, tout comme ceux du siège ne doivent en aucune manière être au service d’un homme. « Ils doivent être au service de la loi », a-t-il d’emblée indiqué.

Dans la même rengaine, de faire remarquer que ceux qui ont choisi d’obéir aux hommes et non la loi. « Le moment venu, ils en seront les seuls responsables. Encore une fois, la loi leur donne la possibilité de ne pas exécuter des décisions qui seraient contraire à la loi ou à des instructions qui seraient contraires à la conscience même du juge », a dit Me Traoré.

Les avocats, ces derniers temps, poursuit-il, sont dans une espèce relative à un non droit. « Aujourd’hui, on peut prendre une décision sans qu’elle ne soit fondée sur une loi. Alors qu’avant, on pourrait dire que des décisions sont prises mais ne sont pas tout à fait conforme à la loi: dans la compréhension que l’auteur de la décision a de la loi, il peut y avoir des anomalies. Mais aujourd’hui, on tend vers une situation où, on ne se soucie même plus de la loi », a regretté l’ancien Bâtonnier.

Puis de laisser entendre qu’il est très gêné lorsqu’il entend un magistrat au haut rang faire un communiqué public. « Où il dit des choses qui sont contres vérités. Je me dis où est l’éthique, la déontologie, la conscience même du juge », a-t-il soutenu.

Face à cette réalité sociale, Me Mohamed Traoré a soutenu que dans les conditions normales, des sanctions disciplinaires qui émanent du Conseil supérieur de la magistrature sont prévues. « Mais vous savez, c’est une corporation, on se couvre, les uns des autres, ce n’est pas souvent facile d’obtenir gain de cause lorsqu’on entreprend ce genre de démarches », a-t-il conclu.

Théophile Michel TAMONÉ