Ce samedi, 3 juin 2023, cours d’une conférence de presse animée  conjointement par la  Maison de la démocratie et des droits de l’homme (M2DH) et  la Coordination des organisations de  défense des droits humains (CODDH) à Conakry, ces deux organisations de la société civile ont présenté le premier rapport de  monitoring citoyen des activités du chronogramme de la transition, janvier 2023 – janvier 2025. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la contribution citoyenne de ces acteurs de la société civile à un retour pacifique à un régime civil. Elle vise à démocratiser l’accès des populations à une information juste, fiable et crédible en lien avec l’exécution des activités prévues dans
le chronogramme de la transition.
 

Dans ce rapport,  les deux ONG dénoncent le problème d’accessibilité et de fiabilité des documents disponibles, l’absence de visibilité sur certains points du chronogramme de la transition et le retard dans l’exécution de certaines activités liées aussi au chronogramme.
Selon Moussa  Soumaoro, Directeur exécutif de la Maison de la démocratie et des droits de l’homme (M2DH) , la rencontre d’aujourd’hui  consistait à présenter le rapport numéro un de l’analyse et  observation sur le niveau de mise en œuvre du chronogramme de la transition.« Nous savons que le CNT a eu à  réaliser certaines activités comme le symposium sur le constitutionnalisme et l’organisation du débat d’orientation constitutionnel, comparativement aux activités consolidées du chronogramme de la transition avec la CEDEAO , nous nous rendons compte que les activités qui étaient prévues jusqu’à présent,  aucune  n’a connue un démarrage effectif. L’autre problème, c’est le manque de clarté dans l’élaboration  du fichier électoral. Quand nous prenons le chronogramme de la transition, nous nous rendons compte que le RAVEC est prévu de janvier 2023 à janvier 2024, soit treize mois et le décret qui institue le RAVEC dit  clairement que le fichier électoral doit être tiré de ce RAVEC là et quand nous prenons le point quatre du chronogramme de la transition où aucune activité en lien avec, soit le recensement ou dans la révision du fichier électoral, il y’a aucune action qui est liée à cela. Comment est ce qu’ on peut tirer le fichier électoral du RAVEC , alors que le processus ne sera pas terminé avant ces six mois? Là, c’est l’un des  problèmes. Il faut que de manière technique que le MATD, nous donne beaucoup plus de précisions, non seulement aux Guinéens mais également aux autres acteurs pour pouvoir les rassurer. Selon les informations qu’on a eu, il est pratiquement impossible de pouvoir tirer le processus électoral d’un  fichier du RAVEC qui n’est pas encore terminé. L’une des recommandations qu’on a eu à  formuler pour apaiser le climat social , il faut que le Gouvernement fasse des efforts en levant les restrictions qui sont en lien avec les libertés individuelles et collectives, notamment le droit de manifestation. C’est une décision qui pourra vraiment décrisper l’atmosphère », a-t-il indiqué.
Pour sa part, Mamadou Cellou Bah secrétaire administratif de la Coordination des organisations de  défense des droits humains (CODDH) s’est félicité de la contribution apportée par les citoyens. «  La contribution des citoyens dans nos différentes démarches était d’accorder l’écoute à tout un chacun, de façon inclusive pour aller trouver certaines informations qu’on ne pouvait pas trouver avec les autres. Nous étions auprès d’eux pour qu’ils donnent leurs avis sur le chronogramme de la transition. Nous avons ciblé cette catégorie de personnes qui a aussi son mot à dire, pour un retour à un régime civil intéresse les citoyens et aussi participer à des élections crédibles et transparentes, acceptée de tous. L’ensemble de ces éléments exigent que ce citoyen soit entendu. Il est aussi un lanceur d’alertes » a-t-il souligné .
A rappeler que dans le cadre du suivi  et évaluation du chronogramme de la transition  en Guinée, c’est le premier rapport de monitoring publié.
Mobaillo Diallo pour Billetdujour.com