Ce jeudi, les démembrements du Conseil national des organisations de la société civile de Guinée, CNOSCG ont rendu public une déclaration sur la situation sociopolitique et économique dont la nation guinéenne est en train de traverser. Voici l’intégralité de ladite déclaration.
Les démembrements du CNOSCG à Conakry en concertation permanente, se réjouissent de la mise en place du CNT dirigé par les acteurs de la société civile en qualité de président et de vice-présidents, marquant ainsi une étape décisive dans la conduite de la transition en cours depuis le 5 septembre 2021 en Guinée. Ce faisant, après une analyse approfondie du contexte socioéconomique et politique, et au regard des risques d’incompréhensions et même de violences qui commencent à se faire ressentir sur la conduite de la transition, il a été décidé de lancer un appel solennel aux acteurs de la vie nationale pour plus de responsabilité et d’engagement patriotique.
En effet, si la société civile se réjouit particulièrement de la mise en place d’un gouvernement civil, l’amorce du processus de récupération des biens de l’Etat, la lutte contre les crimes économiques/financiers, elle note cependant des doutes et préoccupations légitimes sur:
La nécessité de la tournée des membres du Conseil national de la transition, CNT sur l’ensemble du territoire national, si cela doit précéder la définition de la durée de la transition, ce malgré les consultations déjà menées à cet effet avec les forces vives par le CNRD;
Le renvoi de la définition du chronogramme/durée de la transition au CNT par le président de la transition, contrairement aux dispositions de la charte; La cherté de la vie, malgré les efforts de revalorisation de la monnaie guinéenne et la réduction du prix des carburants à la pompe en dépit des annonces faites par le gouvernement pour la baisse des prix des denrées sur le marché en janvier 2022;
L’absence d’un cadre de dialogue formalisé entre le CNRD et les acteurs sociopolitiques auteur d’éventuels points d’incompréhension sur la transition, malgré la nécessité qui s’impose.
Face à autant de préoccupations soulevées, la société civile recommande au CNRD, au gouvernement et au CNT:
d’user de tout leur engagement patriotique et de toutes les propositions faites par les différentes catégories socioprofessionnelles à la suite des consultations de septembre dernier menées par le CNRD, pour favoriser dans deux semaines maximum, l’élaboration et la publication d’un chronogramme de la transition conformément à l’esprit de la charte et en tenant compte d’une certaine fragilité du pays; A prévenir et anticiper sur les conséquences d’une certaine aggravation de la cherté de la vie par la flambée des prix des produits de première nécessité sur le marché, dont les premières conséquences néfastes pourraient naître d’un manque de consensus sur la durée de la transition; A s’assurer de la légalité, de la justesse de tous les actes entrepris dans le cadre de la répression des crimes économiques, politiques et humains; De promouvoir le dialogue permanent avec les acteurs sociopolitiques autour des questions d’enjeu national.
Aux partis politiques:
De prioriser le dialogue et le débat d’idées sur toute autre forme de recours légal.
Au mouvement social, société civile, syndicats, patronats, ordres… dans son ensemble: De veiller au respect de la charte, ainsi que les conventions et traités ratifiés par la Guinée;
De créer un espace de complémentarité dans les interventions afin de mieux cerner les enjeux et les défis du moment pour une transition réussie et apaisée en Guinée.
Aux démembrements et organisations membres du CNOSCG:
De se mobiliser conformément aux textes en vigueur et aux enjeux du moment pour la redynamisation de l’Institution à la suite des nombreux départs du bureau national au profit de la transition, afin de la repositionner en sa qualité de plateforme mère pour une transition réussie.
Nous nous engageons dans les jours à venir à mener auprès des acteurs sociaux des actions de concertation pour une union sacrée du mouvement social guinéen autour de la transition en Guinée.
Théophile Michel pour Billetdujour.com