C’est à tout hasard. Peut-on le dire ainsi. Chers lecteurs, c’est en cela que les réseaux sociaux sont utiles. Pendant que tout sommeil, le net est là pour rappeler les faits déjà posés. Tenez-vous bien. C’est un internaute (Elhdj Abou Camara) a aimé cet entretien réalisé depuis du vivant du patriarche Bruno Kéïta en 2019. 
Chers (es) relisez ledit article:
Kataco est le nom de ce district situé dans la Sous-préfecture de Bintimodia, préfecture de Boké. Cette localité, jusqu’à la fin des années ‘’80’’ était un village coupé de la Sous-préfecture de Kamsar. Une ville, qui, depuis l’installation de la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG), était non seulement un Centre d’embauche pour les jeunes, mais également de négoce.
A cet effet, dans le souci, de désenclaver cette partie de la Basse Guinée, Bruno Kéïta, à l’époque chef de district de Kataco a entrepris des démarches, afin de raccourcir le calvaire de ses populations auprès des autorités de l’arrondissement de Bintimodia.
Mais dit-il, ils auraient rencontré d’énormes difficultés dans la réalisation de ce projet d’utilité publique. Comment l’idée de construire de la route qui relie le district de Kataco à celui de Kawass a-t-elle germée ? lui a-t-on demandé pour entamer l’entretien. « Vous savez que quand l’usine de CBG, (Compagnie des bauxites de Guinée, ndlr), a vu le jour dans la Sous-préfecture de Kamsar, cette localité est devenue le Centre des affaires, toutes les populations de cette contrée cherchaient à regagner-là. Mais pour le faire, certains étaient obligés de contourner en passant par la Sous-préfecture de Kolaboui. Vous voyez que c’est très distant, pendant qu’il y a un court chemin via Kawass », a introduit notre interlocuteur.
Ainsi ajouté-t-il, nous avons trouvé que cela exigeait beaucoup de sacrifices. Pour résoudre cet état de fait, il convoqua une réunion à propos aux notables et à la jeunesse pour les soumettre l’initiative de construire une route qui passera par le district de Kawass.
A l’unanimité, le public approuva l’idée. «Mais avant d’entamer ledit projet, j’ai adressé un courrier à l’arrondissement pour informer les autorités, elles n’avaient pas accepté». Selon lui, les chefs de Bintimodia lui avaient demandé, d’abandonner son projet au profit de celui du débarcadère du même nom, sur le même fleuve. « Ils m’ont plutôt invité de faire venir la population de Kataco pour transporter les blocs de pierres qui devaient servir à construire le passage sur le fleuve qui relie Bintimodia centre au district de Katongoro. Arrivée au village, j’ai convoqué une réunion, pour transmettre le message des autorités de l’arrondissement, tout le village fut remonté, en martelant qu’ils ne feront jamais cela », précise-t-il.
Il a par la suite, indiqué que le village était résolu à entreprendre ledit projet, en défiant Bintimodia. Le président du district de Kataco, occultant certains paramètres liés à cette entreprise, il fut confronté, lui et son équipe à certaines hostilités orchestrées cette fois-ci par ses propres sujets. « Une partie de la population était divisée sur le tracé. Lorsqu’on a été sur le terrain, c’est Julien Bangoura de Kamtchomblet qui assumait le rôle de topographie, afin d’avoir une route rectiligne. Pour un premier essai, on a dévié carrément le village, en montant vers les champs de Botmonè à Torôma. Mais certains ont dit, notamment Firmin Camara de Digawé que la route a laissé le village, alors qu’elle doit le traversé. On a repris en commençant au débarcadère de Kawass, en mettant le piquet jusqu’à la montée à Siboti », précise-t-il.
Tous ceux, souligne-t-il, qui étaient touchés par le projet avaient par la suite intenté des poursuites contre ma personne et le bureau du district. « J’ai été convoqué à maintes reprises à l’arrondissement de Bintimodia, pour justifier le fait que la route traverse leurs champs. Ils étaient organisés au village ici, mais également leurs parents à Conakry en étaient aussi contre ce projet».
L’homme qui a dirigé le village des ancêtres : Tépiri, Sampl, Tatchkô, depuis plus d’une décennie de renchérir en signifiant que bien que cette route facilite aujourd’hui la mobilité des biens et des personnes : beaucoup de salives et d’encres ont coulées pour l’entreprendre : « nous avons consentis d’énormes sacrifices pour sa construction. Si vous constatés bien, ceux qui m’ont fatigué dans cette entreprise, ce sont eux, qui bénéficient de plus aujourd’hui. Ils peuvent, s’ils ont des engins roulants partir au champ; lorsqu’ils ont du riz à transporter, ils peuvent déplacer un véhicule. En plus, la construction de cette route a permis de pouvoir retenir de l’eau. Actuellement, il ne pleut pas beaucoup, mais grâce à cette route, ils n’ont pas le problème de rétention d’eau dans les rizières, leurs champs donnent très bien du riz », dit-il.
A la question de savoir par quel moyen, ils ont finalement construit cette voie, il a indiqué que toute la population du village a été mobilisée. « Avec les moyens du bord, les hommes avec leurs bêches, et par la suite les femmes partaient à la carrière, pour le transport de cailloux. Mais, il faut dire que l’apport des missionnaires catholiques, notamment le père Besson et Gustave Bienvenu, a été très bénéfique. Avec leurs engins, ils nous ont aidés à transporter les blocs de pierres et finalement la route a été construite».
Puis, de faire remarquer qu’au niveau du village, pour poursuivre le tracé depuis le champ jusqu’à Tamouya, certains citoyens ont été aussi approchés : « la femme, l’ancien chef de Canton, Donat, Mme Fatou Donat, nous l’avons demandé pour que la route traverse son terrain, elle avait accepté sans problème. Chez les prêtres avec leur palmerais, eux-aussi ont accepté… », a-t-il signifié.
Selon lui, c’est la CBG qui les a permis de poursuivre ce projet : « c’est Magnoun Sidibé, un ressortissant de Tamouya, qui travaillait à la CBG, qui a ouvert la route jusqu’à Tamouya», dit-il en substance.
La construction de la voie routière finie, un autre défi, non des moindres se pointait : la traversée du fleuve Kapatchez, long de plus de 300 mètres. Une pirogue fut, à cet effet, confectionnée, pour faciliter les vas et viens des populations vers Kamsar. Mais ceci n’a été qu’une courte période. En début des années ‘’90’’, les démarches du bureau du district, avec le concours des ressortissants du village à travers le pays et des religieux de la paroisse Saint Jean de Kataco, notamment l’Abbé Gustave ont permis d’obtenir la construction d’un ouvrage de franchissement sur ledit fleuve, uniquement financé et construit par la CBG. Il a été inauguré en 1992.
Fabien Désiré Dassassa pour Billetdujour.com