Ce samedi, notre reporter a pris part à un déjeuner de presse. Au coeur de la rencontre, le partage des résultats de l’étude sur les droits des travailleuses domestiques en Afrique francophone: Guinée, Burkina Faso, Côté d’Ivoire, Sénégal et le Mali. A cet effet, une étude concernant les droits de ces dernières a été rendue publique, au siège du Conseil économique et social à Conakry.Cette étude portant sur les Droits économiques,  sociaux et culturels en Afrique de l’Ouest a été réalisée par le Centre de recherche pour les droits économiques sociales et culturels en collaboration avec le Syndicat national des travailleurs domestiques en Guinée (SYNTRAD), l’ADDAD,… 
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A en croire aux organisateurs,  ledit déjeuner de presse aurait abouti à trois jours d’intense travaux, notamment sur la validation d’une étude qui portait sur la documentation des violations des droits économiques, sociaux et culturels des travailleurs domestiques dans la sous région. En ce qui concerne la Guinée, un rapport a été spécifiquement, dit-on fait.

La deuxième journée aurait réuni différents acteurs: les syndicats, les organisations de la société civile, les associations d’aide aux travailleurs domestiques, les agences de placement, mais aussi les acteurs institutionnels tels que l’Office de protection du genre, de l’enfant et des moeurs, OPROGEM/Guinée.
« On a travaillé dans le cadre de la mise en place d’un Comité de pilotage dont l’objectif serait de regrouper la majeure partie des acteurs intervenants dans le secteur, autour d’un cadre de concertation en vue de renforcer la synergie d’actions pour atteindre des résultats optimums dans le sens de la défense et la protection des droits des travailleurs domestiques en République de Guinée », a confié la directrice exécutif du Centre de recherche et d’action sur les droits économiques sociaux et culturels, CRADRESC, basé à Dakar/Sénégal, Dr Fatima Diallo.
Dans la même veine, elle a fait remarquer qu’ils sont également revenus sur les différents cadres juridiques des 5 pays. « Ce qui ressort, c’est que la République de Guinée est pour l’instant le seul pays d’avoir ratifié la convention C189 de l’Organisation internationale de travail, OIT, qui s’applique aux travailleurs et travailleuses domestiques », a précisé l’activiste des droits humains.
Parlant de l’enquête, Dr Fatima Diallo a indiqué qu’elle aurait touché près de 3000 travailleurs domestiques dans les différents pays concernés par l’étude. En Guinée dit-elle, les enquêteurs auraient rencontré 406 travailleuses domestiques.
De son côté, la Secrétaire générale du Syndicat national des travailleuses domestiques de Guinée,  Madame Diallo Aïssatou Baldé
de laisser entendre que l’enquête qui a été menée en Guinée prouve à suffisance que les droits des travailleuses domestiques ne sont pas respectés. « Tout le monde devrait se donner les mains pour que les droits de ces travailleuses domestiques soient respectés », a déclaré la syndicaliste.
Avant de relever que l’étude menée au sein des travailleuses domestiques a une portée d’une très grande importance: « Cette enquête a fait ressortir les difficultés que vivent ces travailleuses domestiques et cela nous permettra de pouvoir formuler des plaidoyers pour que les droits de ces travailleuses domestiques soient respectés en Guinée », a assuré dame Aïssatou Baldé.
A rappeler selon cette étude, le caractère informel du secteur expose les travailleus es domestiques à des conditions de vie et de travail difficiles au sein du domicile de l’employeur soumis sion à des longues heures de travail, absence de congés, manque d’hygiène et de sécurité du lieu de travail, traitements dégradants. Et,  malgré la surcharge de travail, le salaire payé par les employeurs est très en deçà du minimum garanti. L’étude a démontré que 99.30% touchent moins de 359 757 franc guinéen (27 200 FCFA) par mois alors que le SMIG est évalué actuellement à 550 000 GNF (41 583 FCFA).
Mobaillo Diallo pour Billetdujour.com