Une semaine seulement après la grande marche de l’unité et de la paix organisée par les jeunes ressortissants de la grande ville de Nabaya, votre rédaction a interrogé Bangaly Kaba, président de l’Alliance des Forces pour le Changement (AFC) qui avait pris part à l’événement. Dans une interview exclusive qu’il a bien voulu accorder à notre rédaction ce jeudi 06 février à Conakry, l’enseignant et homme politique est revenu sur les temps forts de cette grande mobilisation.
Billetdujour.com : Quelle lecture faites-vous de la rencontre de Kankan ?
Bangaly Kaba : Nous avons été à Kankan récemment pour la marche de l’unité et de la paix. Il y a eu la lecture du Saint Coran et beaucoup d’autres activités. Moi, j’ai été surtout marqué par deux choses. La première, ce sont les infrastructures que j’ai vues à Kankan, les réalisations que le Président est en train de faire avec son équipe. Et aussi, j’ai vu combien les enfants de Kankan tenaient à cette marche, comment ils se sont mobilisés dans tous les quartiers. J’ai sillonné presque tous les quartiers de Kankan le matin. Mais j’ai vu un monde qui m’a complètement étonné. Les gens sont vraiment sortis massivement soutenir cette marche, parce que ça parlait de paix et d’unité. C’est le moment pour moi de féliciter le Général Mamadi Doumbouya pour les grands chantiers qu’il est en train de faire à Kankan.
Quelle analyse faites-vous de la situation sociopolitique du pays ?
C’est vrai qu’aujourd’hui, on dit que beaucoup de politiciens sont en exil et autres. Moi, je pense qu’il y a une stabilité dans le pays. Et je n’ai pas entendu que le Général Mamadi ait interdit à un Guinéen ou à un étranger de venir au pays. Ceux qui ont des problèmes avec la justice, je ne dis pas qu’ils sont coupables, doivent venir régler leurs différends avec la justice et continuer leur vie politique. Le Président n’a jamais interdit à quelqu’un de faire des mouvements. Par exemple, moi, j’ai ma formation politique, je tiens mes assemblées tout le temps. Je n’ai jamais reçu une interdiction de l’État de faire mes activités. Il faut reconnaître qu’aujourd’hui, il y a une stabilité dans le pays. Tout le monde sait que c’est stable et les activités économiques tournent à l’image des grands pays. Vous savez que le développement demande beaucoup de sacrifices. Il faut que nos concitoyens comprennent cela.
C’est pourquoi il faut soutenir le général. Moi, je ne dis pas qu’il faut qu’il soit candidat. Mais s’il prend la décision d’être candidat, moi, je pense qu’il a les mêmes droits que tous les Guinéens. Et il peut devenir candidat parce qu’aujourd’hui, il a prouvé qu’il aime ce pays, qu’il veut que ce pays se développe par les différents chantiers que l’on voit un peu partout. Le projet Simandou, bien qu’il ait été lancé auparavant, montre les réalités de ce qu’ils sont en train de faire, les chemins de fer. Donc, l’État est une continuité. Quand un président passe, un autre vient, ils continuent les mêmes projets, ils ouvrent d’autres chantiers et ça continue.
Parlant du projet Simandou, le gouvernement a fait beaucoup d’explications à ce sujet, que Simandou va aider les Guinéens à sortir de l’impasse. Vous, personnellement, qu’en pensez-vous ?
Je pense que pour cette première phase, selon ce que j’ai lu sur le contenu, 2 milliards de dollars seront investis juste pour le contenu local. Cela signifie que les jeunes entrepreneurs qui sont dans la localité pourront bénéficier de certains contrats de marché. Cela fait tourner l’économie. On voit tout ce qu’ils projettent comme infrastructures à faire. Tout cela va vers le développement. Parce que la Guinée, il y a 10-15 ans, avait des problèmes de routes, d’électricité. Mais aujourd’hui, franchement, cela s’améliore. Si cela continue ainsi, je pense que ce projet va vraiment aider les Guinéens à mettre une base solide. Donc, nous devons soutenir ce monsieur dans ce projet.
Le gouvernement est en immersion à l’intérieur du pays. Quelle appréciation avez-vous ?
C’est une bonne chose d’envoyer le gouvernement à l’intérieur du pays pour prendre contact avec les populations, savoir quels sont les problèmes et essayer d’y remédier. On sait qu’à l’intérieur du pays, souvent, les infrastructures étaient vieillissantes, les écoles, les hôpitaux, donc cela leur permettra de voir, de vivre ce que les gens vivent à l’intérieur. Dernièrement, j’ai été à Kankan, j’ai visité beaucoup de petits villages pour voir comment les gens vivent. Nous ne sommes pas membres du gouvernement, mais les gens venaient nous exposer leurs problèmes et dire ce dont ils ont besoin. J’ai recensé pas mal de choses.
Quel est l’état de santé de votre formation politique ?
Mon parti se porte très bien. Nous avons fait toutes les évaluations, nous avons été validés parmi les 171 partis que le MATD avait validés. C’est un parti qui existe depuis plus de 15 ans maintenant. Nous étions là aux élections de 2010, nous avons fait campagne, malheureusement notre président d’alors n’a pas pu être candidat, car il y avait un petit problème dans son dossier. Mais après, nous étions alliés au RPG Arc-en-ciel à l’époque. Le parti s’appelle AFC (Alliance des Forces pour le Changement). Nous étions l’un des alliés du RPG, mais à un moment donné, il y a eu un divorce, et nous avons évolué. Le parti se porte très bien, nous continuons à mener nos activités.
Avez-vous un message à l’ancien président, un appel à vos militants, et à l’ensemble des citoyens ?
En tant que président du parti AFC, Alliance des Forces pour le Changement, le message que je souhaite lancer aujourd’hui à mes militants et à tous les Guinéens, c’est qu’il faut que nous restions unis et préservions toujours la paix dans ce pays.
Beaucoup de messages ont été véhiculés. Et vous, personnellement, quel est le message que vous avez aujourd’hui à lancer ?
Le message que je souhaite lancer, je l’ai toujours dit, ne tombons plus dans les erreurs du passé. Les Guinéens sont toujours tombés dans l’espoir. On dit : « Ah, tel va venir, il va changer les choses. » Les Guinéens n’ont plus besoin de discours. Nous n’avons plus besoin de beaucoup parler. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de voir le concret, comme le Général Mamadi est en train de le faire actuellement. On voit un peu partout dans le pays, tous les chantiers qu’il est en train d’ouvrir, améliorer les conditions de vie des Guinéens, l’administration à tous les niveaux. Je pense que les Guinéens, aujourd’hui, doivent soutenir ce monsieur, l’accompagner dans ce qu’il est en train de faire pour que la Guinée puisse se développer.
Entretien réalisé par Mobaillo Diallo
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